▲ 等式75-51, 227.3×162.1㎝ Oil on canvas, 1975

Depuis le début des années 70, les oeuvres de CHOI semblent concentrées sur un thème majeur: appréhender de la matérielité, de cette matérialité concue comme un mode d'être en opposition.

L'opposition existe par exemple entre la présence physique de la substance et la substance elle-mêne, dépouillée ou im-matérielle, que celle-là recouvre. En plus, toute chose présoppose la probabilité de se transformer d'un état à un autre.

Pourtant, la transformation ne se produit pas seule-ment par 1'opération purement physique, elle ne saurait être non plus un phénomène artificiel. C'est 1'artiste qui y intervient.

Il est d'ailleurs hors de question de savoir de quelle manière il intervient, car il s'agit précisément de ce qu'on appelle acte de l'artiste, acte au sens propre du mot. Et cet acte, tout minimal qu'il soit, se constitue 1e médium effectif de 1'oeuvre, en tant que médium opérationnel.

▲ 等式75-H, 193.9×130.3㎝ Oil on canvas, 1975

Dernièrement, CHOI travaille dans les deux sens simul-tanément: il barbouille avec la paume du doigt chaque zone colorée en monochrome et compartimentée horisontale-ment en rayures régulières, d'une part et de l'autre, sur la toile, cette fois-ci nue, laisse empreindre uniformé-ment de grosses touches digitales, de sorte qu'elles deviennent la substance même de la toile.

Mais ces proce-ssus, qui semblent à la première vue contradictoires, ont en réalité une meme source: conception d'opposition ie la réalité. Il faudrait peut-être signaler ici qu'avant ses oeuvres récentes, il a essayé de fixer dans un tableau une image ou une forme, en les dédoublant en leur matéri alité et leur illusion optique.

Ou bien, il a évoqué la matéri alité d'une forme vide, en découpant une partie de l'objet collé au tableau et 1'opposant à celle qui a produit la vacuité de l'objet. Parfois encore, en frottant avec du papier de verre quel que coin de la surface de la toile uniformément colorée, il a identifié la forme et la coul eur au fond.

Etant donné que tous ses travaux sont basés sur conception d'opposition, comme si gnalé plus haut, il est naturel que la réalité est appréhendée par notre artiste comme phéno-mène qui s'oppose. Reste qu'il le réaffirme. Et au coursde cette réaffirmation, ce qu'il nous révèle, c'est 1e monde de transférence, plus exactement celui de transfé-rence réductive.

Si CHOI barbouille les zones colorées de la toile, c'est pour les transférer à un état irréduisable;qu'il laisse sur la toile nue des empreintes digitales, c'est qu'elle est susceptible à devenir un autre, une autre chose que la toile.

Avec CHOI(한국단색화 최명영, Korean monochrome painter CHOI MYOUNG YOUNG, Dansaekhwa CHOI MYOUNG YOUNG, 최명영 화백, 최명영 작가, 단색화가 최명영, 韓国単色画家 崔明永), nous passons ainsi de la réaffirmation de la réalité en opposition à sa transfer ance. Et plus encore, la trans férence à une potentialité du monde.

△Yil LEE(이일)/Critique d'art